Quand mon père est mort brusquement d’un cancer du pancréas ça a été un électrochoc. Je me suis dit que je ne pouvais pas finir ma vie sans amour. Tout peut donc s’arrêter d’un jour a l’autre : plus le temps d’attendre que ma misérable vie s’améliore d’elle même. Il fallait que je bouge. Tout de suite.
Et c’est ce que j’ai fait. J’ai déclenché une tentative de discussion avec mon compagnon. J’ai essayé de lui expliquer que j’étais trop malheureuse, qu’il fallait qu’il me prenne en considération et qu’il me respecte au moins un tout petit peu. Il a été plutôt surpris je crois, pas l’habitude que je m’exprime, surtout sans une sollicitation de sa part.
Il a tout de suite répliqué en m’accusant. Pas une seule chose qui se passe mal ne peut être de son fait.
Conséquence immédiate : il me convoque chaque jour; parfois plusieurs fois par jour pour m’interroger. Pourquoi je voudrais le quitter ? il y a quelqu’un d’autre ? Questionnement normal dans un processus de séparation vous me direz. Oui si ça ne dégénère pas en séances d’interrogatoire qui durent des heures et pendant lesquelles je n’ose rien dire parce qu’il passe de la colère froide aux explosions verbales. A chaque fois c’est le même schéma. Il crie depuis la salle à manger : « Marie, viens ici ! Assied toi ! » Et la ça commence. Il me pose des questions au début assez normales. Et dès que je ne donne pas la réponse qu’il veut, le ton monte. Je suis terrifiée et je me tais, j’attends d’avoir le droit de quitter la table. Ça dure des heures.
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